Spectacle Désobéir
Le mercredi 8 mars, lors de la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, je me suis rendue au théâtre de Namur pour assister au spectacle “Désobéir”. Une pièce réalisée par Julie Berès qui va de pair avec “La tendresse”, ce diptyque qui est là pour sonder le féminin et le masculin.
L’événement était plein d'émotions différentes transmises avec brio par 4 comédiennes. Les histoires étaient si bien comptées que je pensais même que c’étaient leurs véritables témoignages.
On pouvait ressentir leur tristesse, leur colère, leur hargne. Elles s’adressaient à nous comme si elles nous connaissaient, comme si nous étions leurs ami·e·s, leurs confident·e·s.
Les témoignages étaient entrecoupés de danses énergiques qui donnaient envie de se lever de son siège et de bouger avec elles (même si je n’aurais clairement pas su danser aussi bien qu’elles). Nous avons même eu droit à du chant, parsemé de petites répliques drôles, ou d’un témoignage accompagné de mouvements de danse, mouvements qui parlaient aussi bien qu’elles, exprimaient à merveille ses mots et sa pensée.
Malgré la gravité des histoires contées, ce fut apporté d’une telle façon que ça s’est passé tout seul. On voit l’histoire d’une jeune femme trahie par un homme qu’elle aimait, une femme battue par son père, une femme obligée de pratiquer la religion, une femme au mariage arrangé.
Une femme.
Beaucoup de choses ont été dites, des avis ont été partagés, notamment sur le port du voile, la sexualité ou le racisme.
Les comédiennes ont conté les histoires de personnes issues de l’immigration, qui ont su dire “Non”. Des femmes qui se sont rebellées, qui ont pris leur liberté en main et qui ont osé prendre leur envol, la tête haute.
Elles parlent de la dure réalité de la vie des femmes, mais avec un humour tel qu’on peut finir par avoir mal à la mâchoire tellement on en rigole.
Les comédiennes ont même interagit avec le public, offrant le micro à un homme dans la foule qui devait lire des passages d’un livre. “Continuez à lire, peu importe ce qui se passe”. Rien qu’avec cette phrase, on s’attendait tous à quelque chose et on ne fut pas déçu.e.s. Une sorte de clash hilarant s’est instauré. Le spectacle de 1h15 est passé en un battement de cil, ou plutôt en un pas de danse.
J’ai eu la chance de rencontrer les 4 comédiennes après la prestation grâce à Pascale Palmers du service presse.
Elles se sont toutes rencontrées sur la création du projet, grâce à un appel à audition. Elles ont toutes ce besoin viscéral de danser, c’est plus fort qu'elles. Même si on leur interdit, qu’elles doivent faire des sacrifices, elles le feront, elles sauront gérer. Elles veulent que les femmes puissent s'identifier, prendre leur courage et se lancer si c’est vraiment ça qu’elles veulent faire.
“La danse est une prise de parole.”
Elles aiment ce spectacle, elles aiment le fait de voir 4 corps de femmes qui évoluent dans un espace ,sans hommes pour leur couper la parole, ces personnages qui ont le droit à l'erreur parce qu’elles sont entre femmes, entre copines et qu’il n’y a pas de jugement. Les comédiennes se sentent proches des convictions de leurs personnages, ces rôles leur font même parfois écho. Elles parviennent à les comprendre même si elles ne sont pas toujours en adéquation avec leur point de vue.
“Il n’y a pas de vérité définitive.”
En conclusion, j’ai passé une très bonne soirée au théâtre de Namur grâce à ce spectacle qui possède une très large palette d’émotions. Je n’avais qu’une envie en sortant, danser sur une musique bien rythmée, sur du Némir, du Kanye West, du Cymande ou encore du William Sheller.
“Je n’ai aucune envie de partir avec des frustrations et des choses inachevées.”