De la broderie, des chansons et des larmes / Interview de Tilde
Par Jean Ronchaine et Mathilde Freches
Des larmes à paillettes, des mouchoirs brodés pour les essuyer et un DJ set larmoyant mais déchainé: on vous emmène au dévernissage de l’exposition « Dites-le avec des pleurs ». Spoiler Alert, ce n’était pas si triste.
Le 28 janvier, un vendredi soir, voilà que s’offre à nous un afterwork alléchant au Delta. L’exposition « Dites-le avec des pleurs » présentée au Point Culture depuis le 6 janvier se clôture en beauté sur fond de Barbara et Justin Timberlake. Ni une ni deux, on file à cette klinex party !
L’exposition est le fruit du travail de trois artistes : Ta Douce (Bruxelles), Tilde (Namur) et Jeuhmeuh (Namur) et croise broderie contemporaine et répertoire musical international.
Rencontre au cœur de l’exposition, entre deux mouchoirs, avec Tilde, l’une des trois artistes-brodeuse.eur.s
Cinqmille : Aviez-vous déjà collaboré avec les autres artistes avant cette exposition
Tilde : Oui j’avais déjà collaboré avec Jeuhmeuh ! Nous nous sommes rencontrés autour des paniers culturels namurois les «Kilti ». Il avait fait un fluosaure, j’avais trouvé ça génial. Je l’ai dit sur Instagram et puis on a commencé à parler à partir de là.
Lors de nos précédentes collaborations, lui avait dessiné et sérigraphié et moi j’avais brodé un « Sean Broderie » autour de la masculinité toxique.Enfin on a collaboré sur base d’une photo que je lui avais demandée de sérigraphier pour un projet que j’ai appelé « L’heure bleue » et malheureusement il est revenu en étant désolé, il trouvait que c’était raté. Mais c’est là que ça trouve son intérêt de travailler ensemble, j’ai pu lui apporter quelque chose et aujourd’hui je suis toujours très contente du résultat.
Jeuhmeuh a rencontré Ta Douce via un concours Instagram et nous a ensuite mises en contact.
Cinqmille : D’où est venue l’idée de cette exposition, quel est son point de départ ?
Tilde : Alors, nous étions tous les trois confinés, comme tout le monde (rire) et c’est Jeuhmeuh qui m’a contactée via Instagram encore une fois, c’est là qu’on peut dire vive les réseaux sociaux aussi. Il m’envoie un message pour me dire qu’il prépare une expo avec Ta Douce et me demande si je veux y prendre part… j’ai dit OUI, JE VEUX.
D’un côté je ne me sentais pas digne et d’un autre je le voulais, alors on a organisé une rencontre à trois et en 1 heure c’était déjà clair. C’est ça qui est génial avec cette exposition, ça a toujours été d’une grande simplicité et d’une grande fluidité. On ne se connaissait pas avec Ta Douce mais en une heure on avait notre thème et notre support, vraiment c’était comme si on se connaissait depuis toujours.
« Une rencontre (avec David Naniot de chez Point Culture), un truc positif et bam ! On avait le lieu d’exposition […] On a donc sauté sur l’occasion. »
Cinqmille : Nous sommes donc ce soir au dévernissage, quel bilan tires-tu de l’exposition ?
Tilde : Pour le moment c’est que du positif. Le vernissage a été un moment très doux, très chaleureux, vraiment remarquable.
L’atelier était complet (note : les artistes ont proposé un atelier de broderie sur mouchoir dans l’esprit de l’exposition), il y avait une ambiance formidable, remarquable, des gens impliqués, très sympas. Et lors de l’atelier, j’aime vraiment bien le calme qui s’installe lors de la broderie, la qualité d’ambiance qu’il y a à chaque fois me fait du bien.
Il y a des personnes qui sont venues de Bruxelles, de Paris, pour visiter l’exposition, c’est un truc de dingue ! C’est vraiment que du positif !
... il y a un lien avec le mouvement féministe actuel : quelque chose de l’ordre de la réappropriation d’une technique dévalorisée.
Tilde